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Montcalm: La délicate réouverture des commerces

Depuis lundi dernier, tous les commerces ayant pignon sur rue peuvent rouvrir leurs portes à Québec. Mais le processus compte son lot de défis. Nous avons discuté avec Jean-Pierre Bédard, directeur général de la SDC Montcalm – Quartier des arts, pour savoir comment se déroule la reprise dans le secteur.

 

Lorsque nous lui avons parlé lundi matin, Jean-Pierre Bédard estimait que, sur les 26 ou 27 commerces montcalmois qui pouvaient rouvrir ce jour-là, environ 20 le faisaient. «Les autres attendent encore quelques jours, afin de bien mettre en place toutes les mesures exigées par la CNESST. Comme nous le leur avons dit dans notre infolettre quotidienne, il vaut mieux patienter un peu et s’assurer de bien faire ses devoirs pour que les normes sanitaires soient respectées.»

 

Il souligne d’ailleurs que parmi tous les commerces membres de la SDC, plus de 60 étaient demeurés ouverts depuis mars ou avril. «Il s’agit d’entreprises qui offrent des services essentiels, comme les pharmacies et les épiceries, et de restos qui font du take-out

 

Mesures communes et individuelles

Et les normes sanitaires exigées par la CNESST, quelles sont-elles? «D’abord, les commerçants doivent s’assurer de pouvoir maintenir une distance de 2 mètres entre les clients, mais aussi avec les employés. Dans certains cas, ça nécessite de créer des aires de circulation, de limiter le nombre de clients dans la boutique ou d’installer des plexiglas devant les comptoirs-caisses. Les clients doivent aussi pouvoir se laver les mains en entrant et en sortant, avec du gel hydroalcoolique par exemple. À leur arrivée au travail, les employés doivent aussi répondre à des questions sur d’éventuels symptômes du virus.» Le port du masque, lui, demeure à la discrétion de l’employeur.

 

«Plusieurs commerçants prennent des mesures suivant leur propre initiative. Par exemple, chez Chaussures Leclerc, chaque chaussure essayée sera mise en quarantaine pendant 24 heures, ce qui nécessite un inventaire plus important qu’à l’habitude», illustre M. Bédard.

 

En ce qui concerne la main-d’œuvre, le fait que les écoles et les garderies ne soient pas encore rouvertes ne pose pas problème pour l’instant. «Ce n’est pas la totalité des employés qui ont été rappelés. On est encore en période “laboratoire”, pour voir quel sera l’achalandage. C’est difficile à prévoir, mais on s’attend à ce que la reprise soit lente et graduelle», expose-t-il. Selon lui, il faudra un an ou deux avant que l’achalandage pré-COVID soit de nouveau atteint.

 

Les prochains défis

L’avenir, on le comprend, est enveloppé de brouillard pour les commerçants. Plusieurs questions restent en suspens, mais tout le monde s’affaire à tenter de trouver des solutions.

 

«Par exemple, pour le moment, les gens ont la patience de faire la file à l’extérieur car ils n’ont pas grand-chose d’autre à faire. Mais quand ils retourneront travailler, que leurs journées recommenceront à être bien remplies, ce sera sans doute différent», note le directeur général.

 

C’est pour cette raison que la SDC estime qu’il faut développer la livraison à domicile, et vite. «On planche sur un projet, car on croit que les gens feront de plus en plus de commandes à livrer. Ce sera un système de livraison écologique qui couvrira les quartiers centraux, peut-être en vélo électrique, on est en train d’évaluer les options.»

 

Les restaurateurs, eux, réfléchissent à la façon d’adapter leur service pour respecter les fameux 2 mètres de distance, lorsqu’ils auront le feu vert pour rouvrir leur salle à manger. On peut supposer que le service au comptoir sera adopté par ceux qui le peuvent.

 

«Il faut s’ajuster au jour le jour, c’est vraiment une situation jamais vue. Heureusement, on a la chance d’avoir un bon capital de sympathie. On sent que les gens sont sensibles à l’achat local, qu’ils veulent garder leurs commerces de proximité, et qu’ils seront prêts à payer quelques dollars de plus pour les encourager et les conserver», conclut M. Bédard.